Range Rover 4.4 SDV8 Autobiography LWB

My Range LWB is my Castle

L’espace pour les jambes des passagers à l’arrière accru de 12 centimètres constituait une différence agréable entre le précédent et le nouveau Range Rover. Depuis mars, vous pouvez acheter encore davantage de confort d’assise supplémentaire à l’arrière pour la somme de 3.900 euros. C’est en effet en mars dernier que Land Rover a présenté la version longue de son vaisseau amiral: le Range Rover LWB. En allongeant la carrosserie juste avant les roues arrière, les designers ont encore accru l’espace pour les jambes à l’arrière de 18,6 centimètres. Cet essai s’est surtout focalisé sur les caractéristiques typiques de la version SDV8 LWB. Nous vous avions en effet déjà proposé un essai détaillé de la version TDV6 ‘courte’ dans ‘Black Oval n°9’.

Texte: Jan Van Geel – Photos: Land Rover

La version longue ou LWB du Range Rover est non seulement un peu plus grande, mais aussi un peu plus luxueuse que le Range Rover ‘court’. Cette version ‘longue’ se reconnaît directement à ses portes arrière allongées ainsi qu’au logo ‘L’ dans les garnitures de carrosserie derrière les deux logements de roue avant. Le modèle à empattement long peut encore présenter des stores pour les vitres latérales arrière, un toit panoramique vitré et des espaces de rangement supplémentaires. Et pour un confort d’assise encore plus flexible, le dossier de la seconde rangée peut être incliné jusqu’à 17 degrés, soit pratiquement le double de l’inclinaison sur le Range Rover standard.

La version supérieure ‘Autobiography’ testée du modèle ‘Long Wheel Base’ est le seul Range Rover à être équipé standard du système ‘Rear Seat Entertainment’. Ce système de divertissement multimédia à l’arrière comprend deux écrans LCD 10,2″ en couleur, deux casques d’écoute sans fil, une télécommande, la lecture de DVD ou CD par la fente du système audio dans la console centrale et une entrée USB supplémentaire à l’arrière. En option, le véhicule d’essai était encore équipé des sièges individuels ‘Executive Class’, sur lesquels nous reviendrons plus loin.

Profondément bien assis à l’arrière

A l’instar de son ‘petit’ frère, le Range Rover version longue est un véhicule de grande taille. Il vous faudra donc toujours chercher un emplacement de parking plus long et, sur routes très étroites, il faudra parfois bien viser pour croiser un véhicule avec votre Range Rover de deux mètres de large. Manœuvrer vous prendra un peu plus de temps parce que l’empattement est plus grand (2922 mm pour le SWB contre 3120 mm pour le LWB), augmentant ainsi le rayon de braquage (12,7 m pour le SWB contre 13,4 m pour le LWB). La suspension avec hauteur d’entrée réglable constitue un must pour les passagers aux jambes courtes ou vêtus de petites jupes étroites.

Une voiture servant surtout à rouler, vous en oublierez rapidement la hauteur d’entrée. Surtout si vous prenez place sur les sièges avant souples et royalement dimensionnés de la version supérieure testée. Vous y occuperez une position haute par rapport au sol et au capot, garantissant ainsi une bonne vue sur les véhicules qui vous précèdent. 

Nous avons également profité des sièges avant avec chauffage, refroidissement et fonction massage à intensité réglable qui sont standard sur la version ‘Autobiography’. Les hautes vitres latérales restent également un plus sur ce ‘véritable’ Range Rover. Non seulement, elles accroissent la sensation d’espace, mais elles améliorent aussi la vue autour du véhicule. Le seul petit bémol relevé concerne la finition aluminium de la console centrale, parce que par temps ensoleillé, celle-ci nous a parfois éblouis.

Le véhicule d’essai était équipé des sièges ‘Executive Class’. Le pack le plus complet sur la version ‘Autobiography’ coûte 4.560 euros et comprend notamment deux sièges de luxe individuels à réglage totalement électrique avec chauffage, refroidissement et fonction massage. L’angle d’assise étant réglable, les passagers aux jambes longues trouveront aussi la position assise parfaite. Seul le volume de chargement souffre du choix de ces sièges ‘Executive Class’. Ceux-ci ne peuvent en effet pas être rabattus totalement. En outre, vous n’aurez plus de trappe à bagages pour transporter des objets longs.

Le toit panoramique vitré coulissant procure la sensation d’espace ultime. Un store électrique est également présent, mais lorsque le toit est ouvert, il manque tout de même un store enrouleur pour atténuer le vent rafraîchissant dû à la conduite ainsi que pour repousser les insectes et les rayons brûlants du soleil. Peut-être celui-ci fera-t-il son apparition sur une prochaine update; l’indicateur de vitesse en chiffres étant lui aussi passé du Discovery au Range Rover. A l’arrière, vous serez en tout cas parfaitement à l’abri des regards indiscrets. Et ce, non seulement grâce aux stores, mais aussi aux vitres assombries ‘Privacy Glass’.

Le hayon arrière en deux parties reste moins pratique, même si celui-ci est actionné par commande électrique à partir de la version ‘Vogue’. Lorsque la partie inférieure est rabattue, il est difficile, même pour ceux qui ont de longs bras, d’atteindre le siège arrière. En outre, le Range Rover présente un seuil de chargement très haut. Pour ne pas vous froisser un muscle, vous ne pourrez dès lors charger des objets lourds qu’en étant assis sur ce demi-hayon arrière. Le hayon arrière d’un seul tenant du Range Rover Sport est beaucoup plus pratique.

V8 sur la route, V6 à la pompe

La version 4,4 l diesel est entraînée par un moteur 8 cylindres associé à une boîte automatique à 8 rapports. Cette association garantit un plaisir de conduite à l’état pur et détendu, à n’importe quelle vitesse et pour n’importe quel style de conduite. Il est seulement dommage de devoir constamment freiner les ardeurs de ce mastodonte spontané pour éviter un abonnement aux excès de vitesse. Avec le moteur 3 l turbodiesel souple mais moins puissant, le Range Rover permet aussi une conduite agréable, mais par rapport au SDV8, ce moteur 6 cylindres paraît moins bon qu’il ne l’est en réalité. Cette impression n’est donc pas liée aux capacités du TDV6, mais bien aux performances du SDV8. 

Si le SDV8 s’avère supérieur sur la route, TDV6 l’est à la pompe. En appuyant de façon un peu plus sportive sur l’accélérateur, l’ordinateur affichera des moyennes dépassant les 17 litres aux 100 kilomètres. En cas de conduite anticipative avec des dépassements maîtrisés, le pied droit léger et l’absence d’accélérations pied au plancher, le V8 consommera entre 11,2 et 11,5 litres aux 100 kilomètres. Avec le pied souple sur l’accélérateur, nous sommes même restés entre 8,4 et 9,5 litres, mais on ne peut plus dans ce cas parler de plaisir de conduite… La consommation la plus basse a été constatée sur autoroute. Avec le régulateur de vitesse réglé sur 126 km/h, le tableau d’instruments affichait 7,8 l/100 km. En appuyant un peu plus sur l’accélérateur et en maintenant l’aiguille entre 130 et 135 km/h au compteur, la consommation montait à 8,4 l/100 km. Des chiffres très acceptables pour une voiture de ce calibre. Le TDV6 s’avère plus économique que le SDV8 en toutes circonstances. Et lorsque les deux moteurs sont mis à contribution pour réaliser des performances, les chiffres de la consommation diffèrent encore davantage.

Plus sobre mais aussi plus souple

Le Range Rover version longue se laisse piloter aussi agréablement que la version à empattement standard, et les dimensions plus grandes n’influencent aucunement le comportement de conduite ni la tenue de route de cet allroader. Contrairement au TDV6, la suspension des versions 8 cylindres digère aussi de façon imperturbable les styles de conduite sportifs à bruts. Lorsque vous coupez un virage, la voiture semble être inébranlable et c’est à peine si la carrosserie s’incline. Cette différence s’explique surtout par le contrôle actif antiroulis ‘Dynamic Response’, qui réduit la sur-inclinaison ou le chancellement de la carrosserie. Le système ‘Adaptive Dynamics’ avec amortisseurs variables en continu contrôle les mouvements de la voiture au moins 500 fois par seconde et réagit à la vitesse de l’éclair au style de conduite et au support. Le Range Rover 3 l ne peut pas être équipé de ces systèmes d’aide à la conduite invraisemblablement efficaces, même en option. La lenteur avec laquelle les roues tournées reprennent leur position droite – précisément comme sur le ‘Sport’ – reste un point de critique.

Le Range Rover possède depuis déjà longtemps la suspension la plus confortable de tous les Land Rover, et la version LWB semble encore gâter davantage ses passagers à ce niveau – vraisemblablement en raison de son empattement un peu plus long. Même avec les jantes de 21″ standard montées de pneus 275/45, les irrégularités sont correctement atténuées avant qu’elles n’atteignent l’assise des passagers. Sur revêtement ondulé, la carrosserie peut légèrement balancer, mais ce n’est pas vraiment gênant. Au niveau de l’insonorisation, il n’y a pas grand-chose à faire remarquer. Lors du démarrage à froid, on n’entend rien de plus qu’un vrombissement sourd du turbodiesel et, à vitesses légalement autorisées, les bruits de vent, de conduite et du moteur restent discrètement à l’arrière-plan. A partir de 130 km/h, le montant A produit un peut trop de bruit de vent, mais même dans ce cas, vous n’avez pas une sensation de vitesse.

Maison sur roues

Pour bénéficier du confort du Range Rover version longue, il vous en coûtera le prix d’une maison modeste avec quelques travaux de rénovation. La version ‘Autobiography LWB’ est renseignée à 129.500 euros dans le tarifaire. Malgré l’équipement standard généreux, le véhicule d’essai était encore équipé d’une série d’options pour une valeur équivalant à celle d’une petite voiture: 12.320 euros. Plus de la moitié de cette somme étant absorbée par les sièges ‘Executive Class’ (4.560 euros) et la couleur métallisée spéciale (2.240 euros). Pour une version supérieure dans cette catégorie de prix, plusieurs petites options auraient pu être comprises dans le prix de base. On peut ainsi par exemple citer les espaces de rangement avec refroidissement dans la console centrale à l’avant et à l’arrière (740 euros pour l’ensemble) et le système de surveillance anti-angle mort (à partir de 530 euros).

En bref

“Un Range Rover ne doit plus posséder un V8 ou un moteur essence sous le capot pour être un Range Rover digne de ce nom”, telle était notre conclusion de l’essai du TDV6. Et c’est également vrai, jusqu’à ce que vous ayez roulé avec le SDV8. Celui-ci délivre 81 ch et 100 Nm de plus que le 3 l V6, et cette différence se traduit par une expérience de conduite différente. On associera le V8 à l’abondance et à la surpuissance, tandis que le V6 est surtout une version réfléchie et efficiente en termes de consommation. Les conducteurs plus sportifs, surtout, préféreront la version V8, parce qu’elle est équipée de série du système de contrôle actif antiroulis ‘Dynamic Response’. Si la voiture doit surtout être économique et respectueuse de l’environnement, la version TDV6 constituera le choix logique et moins cher. Avec le V8 turbodiesel et grâce à l’espace supplémentaire pour les jambes à l’arrière, le LWB constitue dès lors le Range Rover ultime. Surtout si vous commandez aussi les sièges ‘Executive Class’. 


Bon

  • Moteur puissant
  • Boîte automatique à 8 rapports souple
  • Consommation très faible (par conduite calme)
  • Position assise parfaite
  • Confort accru (surtout sur la banquette arrière en option)
  • Excellent confort d’amortissement
  • Bonne insonorisation
  • Tableau de bord clair et convivial
  • Tenue de route étonnamment sobre

Peut mieux faire

  • Composition du pack d’équipement et d’options
  • Détails de finition et commandes (visières pare-soleil trop courtes, store enrouleur, choix de la langue)
  • Bruit de vent au-dessus de 130 km/h

FICHE TECHNIQUE

Range Rover 4.4 TDV8 Autobiography LWB
Carrosserie
Constructioncarrosserie autoportante, break
L x l x H5199 x 2073 x 1840 mm
Empattement  3120 mm
Compartiment à bagages2345 l
Poids2488 kg
Moteur & performances
Typeturbodiesel, V8, 4367 cc
Puissance250 kW/339 ch à 3500 tpm
Couple700 Nm à 1750-3000 tpm
Vitesse max.218 km/h
0-100 km/h 7,2 s
Consommation EEC8,7 l/100 km
Réservoir105 l
EnvironnementEuro 5, DPF, 229 g/km CO2
Poids tracté (non-freiné)3500 (750) kg
Boîte de vitesses
Typeautomatique séquentielle
Rapports8
Prix
Vogue116.700 €        
Autobiography129.500 €