Le nouvel Evoque est surtout nouveau sous sa carrosserie. Cette dernière a beau paraître un peu plus épurée, notamment grâce aux poignées de porte affleurantes, le nouvel Evoque mais reste aussi attirant et reconnaissable qu’il y a 8 ans lorsque Land Rover présentait sa première génération. Selon le constructeur, les points positifs concernent le gain de place à l’arrière, la possibilité de commander encore davantage de fonctions via l’écran tactile, la suspension améliorée ainsi que la transmission semi-hybride pour une consommation de carburant réduite. Dans quelle mesure ces adaptations améliorent-elles l’Evoque? Voici la question à laquelle entend répondre cet essai effectué à bord de la version diesel la plus puissante, le D240.
Texte: Jan Van Geel – Photos: Land Rover
Le confort à l’arrière constituait un point négatif de l’Evoque précédent. En raison de l’assise basse, de la ceinture de caisse haute et des grands appuis-tête, les passagers de petite taille se plaignaient de la vue limitée sur l’extérieur et les passagers de grande taille devaient relever fortement leurs genoux. L’espace pour les jambes reste restreint pour les longues jambes lorsque le siège avant est reculé, même si le Range Rover le plus compact a été doté d’une nouvelle plateforme avec un empattement 21 mm plus long. Grâce aux nouveaux points de fixation, les pieds se glissent beaucoup mieux sous les sièges avant.
Les passagers à l’avant restent gâtés au niveau de l’espace pour les jambes. Avec le siège avant réglable en 10 positions et la colonne du volant réglable en hauteur et longueur, chaque conducteur trouvera une position agréable. Aux carrefours, le conducteur pourra parfois être perturbé par la vue vers l’arrière, surtout en biais par-dessus l’épaule droite. Celle-ci est fortement limitée par le grand appui-tête du siège passager, le large montant central et, naturellement, la ligne de toit inclinée. Les sièges de la version S testée étaient revêtus de façon standard de cuir grainé mais le véhicule d’essai disposait en option gratuite du revêtement de siège en textile Eucalyptus. Ce matériau est proposé comme alternative lavable au cuir.
Plutôt avec des boutons et commandes
Une des conséquences du design minimaliste concerne le remplacement de nombreux boutons et commandes par l’écran tactile du nouveau système d’infodivertissement ‘Touch Pro Duo’, en option sur la version S (407 euros). En intégrant les commandes du ‘Terrain Response 2’ dans ce système, le bouton rotatif classique et les touches physiques, par exemple, ont disparu. Dans la présentation du Velar (‘Black Oval’ n°21), nous nous demandions si cette adaptation allait améliorer la facilité d’utilisation.
Après l’essai de l’Evoque, nous ne sommes pas fans de ces commandes via l’écran. Pas parce que l’écran se charge rapidement d’empreintes digitales, mais bien parce que les rares boutons rotatifs ont plus d’une seule fonction et qu’il faut d’abord activer ces différentes fonctions d’une pression sur l’écran tactile. Comme par exemple la commande de la ventilation. Pour certaines fonctions – l’A/C MAX par exemple –, il faut appuyer assez longtemps sur l’écran avant que la fonction ne soit activée. En outre, la visibilité surtout des symboles sur l’écran inférieur dépend fortement de l’incidence de la lumière et de la position du soleil.
Force tranquille
Le modèle D240 est entraîné par la version 240 ch diesel du moteur 2 litres 4 cylindres Ingenium. La version diesel la plus puissante a également été équipée de série de la transmission semi-hybride. Celle-ci accumule l’énergie normalement perdue lors de la décélération. À une vitesse inférieure à 17 km/h, le moteur à combustion se coupe au moment du freinage. Au redémarrage, l’énergie stockée est redistribuée pour assister le moteur lors de l’accélération. Selon Land Rover, cela entraîne une baisse de la consommation, sur laquelle nous reviendrons plus tard.
La boîte automatique à 9 rapports révisée a bénéficié de nouveaux réglages pour encore davantage de souplesse. Par conduite calme à rapide, elle passe de manière fluide et à peine sensible au rapport supérieur ou inférieur. Dans les embouteillages seulement, quelques chocs trahissent la recherche du bon rapport par la boîte automatique. En cas de fortes accélérations avec un accélérateur bien enfoncé, la boîte à 9 rapports ne réagit qu’après une assez longue hésitation, surtout lorsque la voiture est déjà en mouvement. Si vous n’aimez pas cette réaction en retard, rétrogradez d’un ou deux rapports au moyen des commandes au volant.
Confort surprenant
Si nous n’avons jamais rien eu à redire sur la tenue de route et le comportement de la direction, il n’en allait pas de même pour le confort d’amortissement.
La première génération roulait comme un énorme kart qui se pilotait de façon vive mais assez lourde, et la suspension rigide réussissait à peine à absorber les rainures transversales, taques d’égout et autres irrégularités. Ce problème a désormais été résolu avec la suspension avant et arrière améliorée, ainsi que la technologie ‘Adaptive Dynamics’ en option (1.164 euros). L’Evoque semble ainsi flotter sur la chaussée sans jamais paraître instable.
L’atténuation des bruits de vent, de roulage et de moteur constitue une autre amélioration marquante. Lors du départ avec un moteur froid ou lors d’accélérations, on n’entend qu’un grondement lointain et sourd qu’on n’associe même plus à un moteur diesel. Seul le bruit du vent dû aux rétroviseurs sur autoroute a été insuffisamment atténué. L’excellente insonorisation présente toutefois un inconvénient: vous roulez toujours plus vite que vous ne le présumez sur base des bruits de roulage, augmentant ainsi le risque de contraventions pour excès de vitesse.
Moins économique qu’escompté
Land Rover renseigne dans sa fiche technique une consommation mixte de 5,9 litres aux 100 kilomètres, correspondant à des émissions de CO2 mixtes de 156 g/km. Ces chiffres ont été calculés sur base de la procédure WLTP officielle. Selon cette norme, les émissions de CO2 fluctuent entre 181 et 196 g/km, en fonction des options montées. Après quelques trajets avec une conduite maîtrisée sur des routes secondaires et des trajets calmes sur autoroute entre 120 et 130 km/h, l’ordinateur de bord affichait une consommation entre 6,8 et 8,2 l/100 km. Avec une conduite sportive, nous avons atteint 12,3 l/100 km. Lorsque le compteur de jour affiche les distances correctes, l’ordinateur de bord affiche des chiffres de consommation beaucoup trop bas. Après 478 kilomètres d’essai, nous avons remis 46,44 litres de diesel, de telle sorte que le moteur 4 cylindres avait consommé 9,7 l/100 km en moyenne. Soit plus que ce que nous avions escompté sur base de notre conduite maîtrisée et malgré le poids à vide de 1955 kg.
Pour une plus grande autonomie, le réservoir standard de 54 litres peut être remplacé par un réservoir de 65 litres, proposé gratuitement en option dans le tarifaire. Outre le diesel, il faut aussi maintenir le réservoir d’AdBlue rempli pour éviter que la voiture ne s’arrête. Le modèle D240 testé était encore équipé d’un réservoir de 17 litres, qui n’était pas plein lors du départ. C’est pourquoi est déjà apparu après 50 km l’avertissement que le niveau du ‘Diesel Exhaust Fluid’ suffisait encore pour 1200 km et qu’il fallait remettre 13 litres d’AdBlue.
En bref
Le nouvel Evoque surclasse son prédécesseur au niveau du confort d’amortissement et de l’insonorisation. Sa suspension améliorée constitue un compromis parfait qui associe la tenue de route de la première génération à un confort d’amortissement exceptionnel. L’atténuation des bruits de roulage et de moteur s’avère tout aussi agréable. Le grondement du moteur diesel, surtout, est absorbé de façon exemplaire. Bémol inattendu: la consommation de carburant qui, malgré notre conduite maitrisée à normale, affichait 9,7 l aux 100 km sur un parcours mixte mais plat. La vitesse de réaction de la boîte automatique à 9 rapports pourrait aussi être améliorée. L’élégance et le style coûtent cependant de l’argent, même beaucoup d’argent. La version S de l’Evoque D240 coûte seulement 5.000 euros moins cher que la même version du Discovery équipée du moteur diesel 240 ch, mais beaucoup plus gros, plus spacieux, plus confortable et plus polyvalent.
Fiche informative
Infos relatives à l’essai:
– Période: Du 26 juillet au 1er août 2019
– Distance parcourue: 619 km
– Pneus:
o dimensions: 235/50 R 20
o marque et type Pirelli Scorpion Zero
o roue de secours 155/85 R 16
Données techniques
Evoque D240
Carrosserie
Châssis autoportant, break
L x l x H 4371 x 1996 x 1649 mm
Empattement 2681 mm
Volume du coffre (brut) 591-1383 l
Poids 1955 kg
Moteur & performances
Type turbodiesel, L4, 1999 cc
Puissance 177 kW / 240 ch à 2400 tpm
Couple 500 Nm à 1500-2500 tpm
Vitesse max. 225 km/h
0-100 km/h 7,7 s
Réservoir diesel 54 l (réservoir Eco) / 65 l (grand réservoir)
Réservoir AdBlue 12 l (réservoir Eco) / 17 l (grand réservoir)
Environnement EU6, filtre à particules
Poids tracté (non-freiné) 2000 (750) kg
Boîte de vitesses
– Type boîte automatique séquentielle
– Rapports 9
Consommation mixte
– NEDC 5,9 l/100 km
– Essai 9,7 l/100 km
Émissions de CO2 mixtes
– NEDC 156 g/km
– WLTP 181-196 g/km
Prix
D240
– 50.500 €
– R-Dynamic 53.000 €
S 54.950 €
S R-Dynamic 57.500 €
SE 60.350 €
SE R-Dynamic 62.850 €
HSE 65.450 €
HSE R-Dynamic 67.950 €
Garantie 3 ans ou 100.000 km